Document
Naturalisme : la description est une nécessité de savant et non un exercice de peintre
Ce document a disparu du web
Ancienne adresse : http://membres.lycos.fr/coinlitteraire/bacfr2/sujet3.html
Contenu du document
Voici le contenu du document quans nous l'avons indexé :
Revoir la pub
Trucs, astuces, ateliers pour créer son site
Sur les relations entre maîtres et valets
Sujet 2
De quelle manière et dans quel but le jeu théâtral transforme-t-il la relation entre maîtres et valets ?
Introduction :
Analyse du sujet: la coordination entre les mots maîtres et valets renvoie à la relation qu'ils entretiennent mais aussi à leur fonction dramatique. On peut faire beaucoup de rapprochements entre les valets et les maîtres mais leurs emplois restent antinomiques : l'un est le supérieur et l'autre le subalterne.
Problématique: comment faire vivre une pièce de théâtre par le dialogue entre les personnages si ces mêmes personnages sont en conflit ?
annonce du plan : le théâtre permet d'observer sous toutes ses facettes la relation entre maîtres et valets : il dénonce le système du XVIIIème siècle tout en remettant en cause le rôle des personnages pour mettre en valeur l'illusion.
Développement
Ière partie : Loi économique et règle du jeu
Présentation : Si les pièces qui mettent en scène des couples de valets et de maîtres emploient autant de moyens pour dénoncer l'injustice sociale propre à l'Ancien Régime, c'est avant tout pour faire du théâtre le lieu d'un spectacle tout autre.
A. Le droit de propriété : le théâtre exhibe constamment le fait que le valet est la propriété de son maître. C'est avant tout grâce à l'argent que le maître peut se payer le valet. Les valets sont tellement "chosifié" par leurs maîtres qu'ils en deviennent des non-personnes > coups de bâton, sobriquets, "don" d'un valet.
B. Le désir de possession : le valet veut prendre la place de son maître, ce qu'il ne peut faire qu'au théâtre. Le jeu théâtral modifie la relation du couple dans la mesure où il la rend réciproque, voire univoque (Figaro se rend par exemple indispensable par son ingéniosité).
Transition : lorsque le valet veut prendre la place de son maître, il doit employer des moyens qui pallient les lacunes de leurs naissances.
IIème partie : Questions d'identité
Présentation : le théâtre semble fait exprès pour que les valets puissent mettre en valeur leurs atouts afin de devenir supérieur aux maîtres.
A. Avoir et faire : le valet prend la place du maître et le maître est parfois inférieur au valet, tant et si bien qu'ils perdent leur identité. Or le maître et le valet ont deux identités différentes : l'un possède, l'autre agit. Sur scène, dans le jeu théâtral, dire ça signifie avant tout agir. C'est ainsi pour reprendre le dessus sur les maîtres que les valets déploient sur scène un jeu verbal vertigineux
B. Conséquence sur les personnages : si les valets deviennent souvent les maîtres du jeu (c'est Figaro qui dicte son rôle à Almaviva), ils ne sortent pas indemnes de l'aventure. A vouloir vivre dans la peau d'un autre en empruntant son rôle, ils finissent par y croire réellement et ont ensuite le goût amer des désillusions.
Transition : l'illusion a été sentie par Corneille comme un des ressorts de la comédie dans L'Illusion comique. Les auteurs du siècle suivants ont également joué savamment de l'illusion.
IIIème partie : triomphe de l'illusion
Présentation : le théâtre, fondé principalement sur l'illusion, permet de remettre profondément les relations humaines et psychologiques qui lient les maîtres et les valets.
A. L'illusion du même : le théâtre ne se contente pas d'inverser la relation du couple maître/valet, il dénonce en plus l'illusion que les valets ont de vouloir changer de rôle. Une fois les masques tombés, on redevient ce que l'on était avant de jouer un rôle. Ces retours à la réalité, surtout présent chez Marivaux, annule en quelque sorte ce que le "jeu" avait de subversif et brise le rêve des valets.
B. Les ruses de la théâtralité : c'est justement entre cette réalité et cette illusion que se créent des tensions moteurs du dialogue. Les auteurs ne perdent jamais de vue que ce que le public veut voir avant tout c'est un spectacle, c'est pourquoi les rôles sont parfois mis en abyme.
Conclusion : si le théâtre se fait un devoir de remettre en cause les relations entre les maîtres et les valets, c'est avant tout pour dénoncer l'impossibilité de changer de rôle.
Conclusion
Reprise synthétique de la Conclusion des trois parties : le théâtre semble en effet avoir cette spécifité qui lui permet d'inverser la relation qui coexiste entre les maîtres et les valets ; il le fait à la fois par la dénonciation, par l'échange des rôles. Par sa manière baroque de mettre en scène ce couple fétiche au XVIIIème siècle, il permet ainsi de dénoncer l'illusion des positions sociales tout en offrant au public un spectacle divertissant.
Ouverture : on peut néanmoins s'interroger sur le véritable impact de ce théâtre de société sur la société elle-même. Le théâtre de Marivaux connaît les mêmes répercussions que celui de Beaumarchais ?